Vous êtes écrivain et cherchez un éditeur pour publier votre livre. Pas de précipitation, ne brûlez pas les étapes ! Il vaut mieux prendre son temps et faire les choses dans les règles de l'art pour mettre toutes les chances de votre côté. Actuellement, sur 6 000 manuscrits envoyés par la poste aux éditeurs, un seul est publié.
Alors, comment décrocher ce précieux contrat d'édition ? Voici 10 conseils qui vous permettront au moins d'éviter de tomber dans certains pièges.
LES CONSEILS ET LES PIÈGES À ÉVITER
1/ Écrire pour soi
Écrivez pour vous, pas pour les autres ! C'est le premier conseil, qui peut paraître évident mais qui est trop souvent ignoré ou esquivé. N'écrivez pas pour qu'on vous aime, écrivez pour répondre à votre besoin ; écrire, c'est personnel.
Tout comme au théâtre où l'on démasque tout de suite l'acteur qui joue pour "amuser la galerie" ou pour "faire pleurer", et en compagnie duquel on passera forcément un mauvais moment, on sent aussi tout de suite l'auteur qui écrit pour plaire. Ne cherchez pas à plaire, cherchez plutôt à vous faire plaisir, suivez vos instincts, c'est la clé pour nous faire plaisir à nous.
2/ L'écriture : se faire aider
Il est parfois difficile de se retrouver en tête-à-tête avec son manuscrit. La vue se trouble et l'on commence à perdre en objectivité. Si vous êtes en panne, si vous avez des problèmes pour organiser et structurer votre récit, il peut être intéressant pour vous de passer par un atelier d'écriture avant de poursuivre l'écriture de votre livre.
Vous trouverez ici une liste des ateliers d'écritures dans les grandes villes de France. Vous pouvez aussi vous renseigner auprès du Centre national des lettres ou de la Maison des écrivains à Paris.
3/ Relire et faire relire
La première chose à faire est de se relire. C'est un travail qui doit se faire seul, calmement et consciencieusement. Amin Maalouf dit lui-même : "il n'y a pas une page dans un de mes livres que je n'ai pas relue attentivement au moins une quarantaine de fois".
Ensuite, il est important de se faire relire, par ses proches d'abord et si c'est possible : la famille, les amis. Ils vous diront si votre histoire tient la route, s'ils ont relevé des incohérences, et enfin ce qu'ils ont aimé et moins aimé, ce qui vous permettra éventuellement de retourner à l'écriture. Ils vous permettront aussi de mettre le doigt sur des coquilles que vous ne voyiez plus.
Mais surtout, n'hésitez pas à confier votre manuscrit à des gros lecteurs dans votre entourage. Ils pourront vous donner un avis plus éclairé, notamment sur le rythme, votre style, etc.
Après cette étape, vous aurez donc pu rectifier la forme (fautes d'orthographe, grammaire, typographie) et le fond (incohérences, rythme, etc.).
4/ Impliquer un correcteur
Rien de plus agaçant pour un éditeur que de commencer la lecture d'un manuscrit truffé de fautes ; vous n'aurez quasiment aucune chance d'être lu. Alors mieux vaut accorder tout le temps nécessaire à la correction de votre manuscrit et traquer la moindre faute d'orthographe, de grammaire, de conjugaison, vérifier la ponctuation, la syntaxe et la typographie.
En effet, contrairement à ce que beaucoup croient, le rôle d'un éditeur n'est pas de corriger votre manuscrit. Son rôle est avant tout de vous accompagner, du conseil éditorial jusqu'à la promotion de votre livre. Évidemment, il corrigera les coquilles s'il en reste, mais votre livre doit être déjà corrigé avant d'être transmis à un éditeur. Si vous n'êtes pas le roi de l'orthographe, nous vous conseillons de vous rapprocher d'un correcteur professionnel et de lui demander un devis pour la correction de votre livre. Ceci vous évitera de recevoir un "non" ferme et définitif dès la réception de votre manuscrit.
5/ Ne pas négliger la forme (au-delà des fautes)
Attention aussi à ne pas négliger la forme de votre manuscrit : il ne devra pas être écrit à la main mais tapé au traitement de texte (c'est ce qu'on appelle un "tapuscrit").
Privilégiez le format A4, structurez votre livre en chapitres, paragraphes et ménagez les yeux de l'éditeur en choisissant un texte aéré, une police de caractères de taille 12 minimum et un interligne d'1,5.
6/ Sélectionner les éditeurs
L'erreur la plus commune est d'envoyer son manuscrit à tous les éditeurs existants. C'est une perte de temps pour tout le monde. Sélectionnez les éditeurs auxquels vous enverrez votre manuscrit selon plusieurs critères :
- le genre : ciblez les éditeurs qui publient le genre dans lequel vous avez écrit ; envoyer un recueil de nouvelles à un éditeur qui ne publie que des romans n'a pas de sens ;
- la ligne éditoriale : vérifiez bien sur le site de l'éditeur quelle est sa ligne éditoriale et si votre livre peut correspondre ; n'hésitez pas à regarder les livres déjà publiés (en librairie ou sur internet pour les éditeurs numériques) pour voir si le vôtre peut y trouver sa place.
Essayez également d'adresser votre manuscrit à une personne précise plutôt qu'à la maison d'édition en général.
7/ Soigner la lettre ou le mail accompagnant le manuscrit
Elle devra être brève, sobre, et donner un résumé rapide du livre. Ne négligez pas ce texte, prenez le temps de réfléchir ; si ce n'est pas cette lettre qui fera prendre à l'éditeur sa décision de vous publier, il n'en demeure pas moins qu'un manuscrit accompagné d'une lettre truffée de fautes ou mal écrite aura peu de chances de susciter un quelconque intérêt. Ne rédigez pas pour autant un roman car il a peu de chance d'être lu, c'est votre manuscrit qui compte avant tout.
N'oubliez pas de laisser vos coordonnées pour qu'on puisse vous rappeler !
8/ Être patient
Évitez d'appeler l'éditeur ou de le relancer quelques jours après l'envoi de votre manuscrit. Inutile de vous dire que les éditeurs reçoivent beaucoup de manuscrits par jour et il faudra donc vous armer de patience avant d'obtenir le verdict. Les délais de réponse sont parfois longs, il faut compter en moyenne entre une semaine et neuf mois avant de connaître la décision.
9/ Rester ouvert
Lorsque l'éditeur vous répondra, et quelle que soit sa réponse, nous vous conseillons de ne pas vous braquer, ni contre un refus (quel auteur n'a jamais été "refusé" dans sa carrière ?), qu'il soit argumenté ou non, ni pour un "peut-être si vous retravaillez votre texte". Dans ce dernier cas, c'est une chance qui vous est offerte, ne la négligez pas : il sera toujours intéressant pour vous - pour votre texte - de travailler avec un professionnel qui pourra vous conseiller.
Dans tous les cas, essayez d'accepter les critiques, tant qu'elles restent constructives !
10/ Ne pas se décourager
Il est rare d'être publié dès le premier essai.
Les critères de choix d'un manuscrit sont tellement nombreux qu'il ne faut pas vous décourager ; si un éditeur ne retient pas votre livre pour publication, un autre le fera ! Quel grand auteur n'a pas essuyé plusieurs refus avant d'être publié pour la première fois ?
Alors, courage et persévérance !
Ces conseils ne seront peut-être pas suffisants pour décrocher le Saint-Graal, mais ils vous permettront au moins d'éviter un classement direct de votre manuscrit "sous la pile".
C'est ensuite à vous de jouer : c'est votre écriture, votre style, votre histoire, vos personnages qui feront la différence, alors bonne chance !
Si vous êtes auteur et que vous avez déjà une expérience en la matière, n'hésitez pas à en faire part ici pour aider les jeunes écrivains !
2 Commentaires
Je rajouterais que la lettre qui doit accompagner le manuscrit doit laisser une bonne place à la présentation de l’auteur. Un éditeur travaille avec l’auteur, c’est certes une relation littéraire, mais aussi une relation humaine, surtout dans le cas d’un petit éditeur. En tant qu’auteur, théoriquement vous êtes capables de vous présenter de manière originale et agréable, alors n’hésitez pas…
Bonjour Daniel, merci pour votre commentaire, vous avez tout à fait raison !
Notre maison d’édition accorde d’ailleurs une place primordiale à cette relation « auteur/éditeur », nous choisissons un texte ET un auteur, c’est très important pour nous. Le texte peut être formidable, encore faut-il pouvoir travailler ensemble !