Les Éditions Inspire : Depuis quand écrivez-vous ?

Marie : Depuis l’école et ses “rédactions”. On lisait souvent la mienne en modèle à la classe et ça me mettait en joie. 

Les Éditions Inspire : Dans Maman Aigre-Douce, votre narrateur est une enfant qui doit affronter les violences verbales et parfois physiques de sa propre mère, et qui, pour survivre, en vient elle-même à manipuler ou malmener sa mère ; pourquoi avoir choisi ce thème et donné à cette enfant le « je » du narrateur pour nous raconter cette histoire ?

Marie : J’ai utilisé le « je » afin de m’investir complètement dans le personnage et les situations qu’il traverse. La voix des enfants, leur impuissance et leur innocence trop souvent bafouées, exploitées ou maltraitées m’a toujours profondément révoltée. J’ai voulu, à cette enfant, lui donner cette parole et la victoire.

Les Éditions Inspire : Dans cette histoire assez dure, le pathos n’est jamais présent et vous abordez un thème difficile (la violence d’une relation mère/fille) en parvenant malgré tout à nous faire sourire. Etait-ce important pour vous d’apporter ce décalage dans le style pour parler d’un tel sujet ?

Marie : Oui, le décalage, surtout le décalage, c’est ça que j’aime. J’aime aussi le rire, l’humour et surtout, l’autodérision, la liberté de tout à chacun. Comme on dit dans le Nord « Fait grand beau au d’ssus des nuaches ». Il faut juste savoir regarder au-dessus des nuages pour apercevoir le comique d’une situation ou d’un ridicule.