Arsen : Le format court permet de donner sa chance à n’importe quelle idée, même la plus modeste. J’ai, du reste, beaucoup de mal à étirer l’action. Par ailleurs, les premiers textes que j’ai lus sans contrainte étaient des nouvelles. C’est un bon format pour les gens qui n’aiment pas particulièrement lire. 

Les Éditions Inspire : Depuis quand écrivez-vous ?

Arsen : Depuis mes quinze ans je crois, avec la même volonté de distraire mes amis. J’ai lu Le passe-muraille de Marcel Aymé et, sans parler de déclic, j’avais été assez émerveillé par sa faculté à raconter des choses extraordinaires avec un naturel déconcertant. Du coup, j’ai écrit les aventures d’un escargot cyclope, Balthazar. Il avait une antenne au milieu de la tête et beaucoup de mal à faire valoir sa crédibilité alors qu’il n’était pas plus bête qu’un autre. 

Les Éditions Inspire : Dans vos nouvelles, on retrouve très souvent des fragments de vie quotidienne que vous prenez plaisir à tourner en ridicule. Qu’est-ce qui vous inspire d’une manière générale ?

Arsen : Je me demande si l’on est si éloigné que ça de la réalité ? Je développe une véritable fascination pour les manifestations diverses de l’aliénation moderne dont je suis moi aussi la proie. Je crois que l’on est tous témoins de comportements assez radicaux ou au moins exagérés par rapport à l’évènement qui les a nourris. Pour une situation donnée, je m’efforce de réfléchir à la réponse la plus vraisemblablement illogique sans tomber pour autant dans l’absurde.

Les Éditions Inspire : Comment écrivez-vous ? Avez-vous besoin d’un plan détaillé, connaissez-vous toute l’histoire avant de commencer l’écriture à proprement parler (et notamment la chute) ?

Arsen : Je pars d’une idée qui me fait rire et je réfléchis à l’opportunité d’en faire une histoire. Pas de plan détaillé, le format implique une grande spontanéité : j‘écris quelques rebondissements et, lorsque j’en ai suffisamment, je considère plusieurs chutes.

Les Éditions Inspire : Un dernier mot sur votre expérience d'édition chez nous ?

Arsen : Excellente. J’ai d’abord été conquis par votre vision du mode de consommation du format court à laquelle je m’associe totalement.

Pour ce qui concerne notre collaboration, elle a été chaleureuse et efficace. Audrey a eu l’intelligence et la délicatesse de concéder quelques revers pour remporter les victoires indispensables à l’amélioration de mes textes.